En tant que membres d’un Institut séculier, nous professons, comme tous les consacrés, les conseils évangéliques de PAUVRETE, de CHASTETE et d’OBEISSANCE. Pour nous, Filles NDI, s’ajoute également celui de promotion de la COMMUNION.
Le vœu de Pauvreté
Le vœu de pauvreté est vécu dans l’esprit de la première béatitude – « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. » (Mt 5, 3). Totalement remplie du bonheur de la présence de Dieu, nous pouvons ainsi, comme le Christ, enrichir nos frères et sœurs en humanité.
Notre vie de pauvreté se traduit concrètement dans notre relation aux choses de ce monde dont nous voulons user uniquement dans la mesure où celles-ci participent à la réalisation de notre vocation et de notre mission, à savoir participer et faire participer tous les hommes et toutes les cultures à la louange et au service de Dieu. Nous voulons ainsi nous détacher de tout bien matériel dans la mesure où celui-ci ne participe pas ou constitue un obstacle à la réalisation de cette vocation et de cette mission.
En tant que consacrées séculières, notre vie de pauvreté prend en compte les exigences de notre vie professionnelle et sociale. Notre pauvreté sera surtout personnelle et faite de renoncements intérieurs et extérieurs à tout ce qui n’est pas strictement nécessaire au travail et à l’apostolat.
Dans ce lieu de sanctification personnelle qu’est le milieu professionnel, nous voulons, à travers le vœu de pauvreté évangélique, tenter de substituer le lien travail- service au lien travail-profit : d’une part, en montrant que le sens profond du travail est la création de valeurs pour tous et non pas le profit, ni même la promotion individuelle ; d’autre part en liant travail, création et partage fraternel. La pauvreté évangélique que nous cherchons à vivre révèle que le travail est un lieu de rencontre et de communion, et pas nécessairement le lieu de l’affrontement économique. Aucune Fille NDI ne dit sien le fruit de son labeur. C’est de cette façon que nous nous appliquons à inculturer la pauvreté dans le monde du travail.
La solidarité est l’une des valeurs fondamentales sur laquelle est bâtie la pauvreté évangélique au sein de l’Institut. Aucune Fille NDI ne saurait s’approprier des biens sans chercher à les redistribuer. L’idéal évangélique de la mise en commun des biens est toujours recherché de sorte à renforcer les liens fraternels et promouvoir un réel engagement auprès des plus pauvres, des couches sociales les plus déshéritées. Tandis que nous vivons essentiellement du fruit de notre travail, tous les dons reçus par l’Institut sont orientés vers les œuvres à destination des plus pauvres. De plus, en portant une attention privilégiée aux plus déshérités, nous voulons rappeler à tous qu’il n’y a pas de vraie promotion de culture sans libération des plus pauvres.
Le voeu de chasteté
Le vœu de chasteté est vécu à partir de son noyau central qui est la fidélité aux « virginités originelles » qui fait de l’être chaste, un être vrai, « conforme à la parole du Créateur », pour entraîner dans son élan le don total du corps comme lieu de vérification et de fécondité de la Parole de Dieu.
Ayant choisi librement de répondre à l’appel du Seigneur à se donner entièrement à lui, corps et âme, chaque Fille NDI cherche à ne laisser son cœur être comblé que par son Amour afin d’être véritablement tout à Lui. La chasteté consacrée porte en elle une dimension apostolique dans la mesure où elle a le rayonnement d’un amour qui s’enracine en Dieu et qui lui vient de l’intimité recherchée avec son Divin Epoux. La chasteté rayonne ainsi par la disponibilité totale au service de Dieu et des autres. Pour chaque Fille NDI, il s’agit de ne pas éteindre en elle le feu de l’énergie d’amour qu’elle détient mais de la mettre au service de l’idéal de vie qu’elle a volontairement choisi dans toutes les dimensions de sa mission.
Conscientes de notre fragilité inhérente à notre nature humaine, nous reconnaissons la nécessité de nous entraider mutuellement pour vivre cette fidélité à notre vœu de chasteté. Dans ce sens, nous privilégions les sorties à deux au minimum, autant que possible, et demeurons constamment dans une attitude de prudence dans nos relations.
Nous nous savons gardiennes non seulement du vœu de chasteté de nos sœurs mais également de la chasteté des personnes vers qui nous sommes envoyées dans nos divers lieux de mission. Nous veillons ainsi à ne laisser aucune place à la coquetterie féminine en montrant explicitement, dans notre habillement et notre attitude, que nous ne sommes pas des « cœurs à prendre ». De même, nous utilisons les divers moyens de communication avec une extrême prudence et un grand discernement afin que ceux-ci demeurent toujours et seulement au service de la mission.
Le voeu d'obéissance
En tant que Filles NDI, nous nous sentons interpellées au plus profond de nous-mêmes par l’obéissance du Christ qui a engagé totalement sa volonté dans le plan de salut de l’humanité.
Dans la contemplation du Mystère pascal, à l’exemple de Jésus-Christ qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort sur la Croix (Ph 2, 8), nous voulons vivre l’obéissance d’une manière profondément enthousiaste, en faisant avec joie le don le plus total de notre volonté et de notre liberté afin d’embrasser joyeusement la volonté du Père en qui nous nous confions avec un esprit d’abandon et un cœur d’enfant, même lorsque celle-ci implique de porter la croix inhérente à toute marche à la suite du Christ, afin de pouvoir dire avec Lui, en toutes circonstances : « Non pas ma volonté, mais la tienne. » (Lc 22, 42).
Nous voulons nous appliquer à engager notre propre volonté pour vivre l’obéissance comme le degré le plus élevé de notre accomplissement personnel et donc de la sanctification de la culture. Nous nous efforçons ainsi de cultiver une sainte indifférence afin de fondre toujours plus profondément notre désir dans celui de Dieu.
Dans son Eglise qu’il a Lui-même établie, nous avons conscience que le Seigneur fait connaître Sa Volonté par la voix des personnes en situation de responsabilité. Les Filles NDI veulent être ainsi obéissantes à l’Eglise et à sa structure hiérarchique d’une manière profondément spirituelle.
Confiantes en la grâce d’état de nos responsables hiérarchiques, nous cherchons, par notre vœu d’obéissance, à accueillir la parole de nos responsables comme l’expression concrète et actualisée de la Parole divine qui s’incarne et se révèle à nous. Si une Fille NDI a des objections ou des points d’ombre quant à ce qui lui est demandé elle peut entrer en dialogue respectueux avec ses responsables, tout en gardant une attitude de profonde disponibilité intérieure.
Au sein des Cellules de Vie Fraternelle, l’obéissance mutuelle est vécue de manière fraternelle, dans une attitude de profonde humilité.
Consciente que l’Esprit Saint est l’hôte intérieur qui parle au plus intime du cœur, chaque Fille NDI cherche à demeurer en permanence à l’écoute de ce Maître intérieur afin d’obéir également à sa conscience, aiguisée par le Seigneur lui-même, lorsqu’aucune autorité extérieure ne peut discerner à sa place la voie à suivre.
Dans chacun de nos lieux de mission et de travail, nous cherchons à développer un esprit d’obéissance, vécu dans l’humilité. Nous nous efforçons donc de laisser de côté notre volonté propre pour obéir promptement à nos collaborateurs et nos responsables dans le milieu professionnel, tant que cette obéissance demeure en pleine adéquation avec l’esprit de l’Evangile et notre règle de vie.
Le vœu de promotion de la Communion
Le quatrième vœu est celui de la constante promotion active de la vie de fraternité par chacune des Filles NDI qui vit avec émerveillement et action de grâce son identité d’ « être de communion », à l’instar du Christ, Fils du Père et Frère aîné d’une multitude.
Ce vœu de communion est la base des trois premiers vœux dans le sens qu’il soutient les trois conseils évangéliques en même temps qu’il en découle. Chaque Fille NDI s’efforce de vivre son obéissance, sa chasteté et sa pauvreté dans un esprit de communion intime avec le Seigneur en vue d’une communion toujours plus grande avec tous les membres de l’humanité rachetée par le Christ.
Conscientes que la communion est la vocation éternelle de toute personne, créée à l’image du Dieu Trinité qui appelle tous les hommes à communier à Lui dès maintenant afin de rassembler en Lui toute l’humanité dans l’éternité, les Filles NDI s’évertuent à éveiller en chacun de leurs frères et sœurs cette vocation ultime afin de contribuer à l’œuvre du Christ venu pour rassembler dans l’unité tous les enfants de Dieu dispersés (Jn 11, 52). Les Cellules de Vie Fraternelle (CVF) des Filles NDI sont le lieu privilégié où se déploie, se vérifie et s’affermit leur vœu de communion afin de rejaillir en grâce de communion dans leur lieu de mission.