Les débuts de NDI – La naissance de l’Institut des Filles NDI

En venant à la maison St Jean Baptiste, Catherine voulait entrer dans une congrégation qui l’avait accompagnée et qu’elle aimait beaucoup car les sœurs avaient su lui donner le sens de la radicalité évangélique. Elle y trouvait un refuge sûr pour aller au Ciel. C’est cette même congrégation qui l’avait inscrite à la Maison St Jean Baptiste pour son discernement.

En 2000, P. Edouard accompagna une retraite ignacienne au monastère des Cisterciennes de Parakou à laquelle furent conviées les filles en discernement de la maison St Jean Baptiste. Ce fut par les partages des méditations de Catherine, lors des rencontres personnelles, que P. Edouard commença à apercevoir ce que le Seigneur voulait entreprendre à travers elle.

Après cette retraite,  P. Edouard demanda à Catherine d’aller dans la congrégation qui l’accompagnait ou voir auprès de diverses congrégations si elle n’était pas appelée à y réaliser sa vocation. Aucune toutefois ne semblait répondre aux aspirations qui habitaient son cœur, aucun charisme ne rejoignait ses intuitions les plus profondes. Après la dernière congrégation qu’elle eut visitée, grâce à l’échange avec le fondateur de cette communauté, Catherine comprit qu’elle ne devait plus chercher mais vivre simplement selon l’appel que le Seigneur mettait dans son cœur.

Elle retourna dans la maison St Jean Baptiste pour mettre en œuvre ce qu’elle ressentait. Elle finit par se demander si l’expérience qu’elle vivait avec les autres filles au sein de la maison de discernement ne pouvait pas devenir une forme de vie en tant que telle, c’est-à-dire une vie toute donnée à Dieu au cœur du monde, en continuant chacune à faire des études ou exercer un métier.  Elle mit beaucoup d’espoir dans cette expérience communautaire, nommée Tout Pour Jésus ; Mais, petit à petit, les deux autres filles qui menaient cette vie avec elle entrèrent, chacune de son côté, dans une maison de formation religieuse. Ce fut une immense déception pour Catherine de voir ses compagnes prendre chacune une autre direction après avoir rêvé ensemble d’un projet de vie commune auquel elle devait désormais renoncer. Malgré ce déchirement, elle continua ses méditations quotidiennes de la Parole de Dieu, dans la confiance qu’Il lui montrerait là où Il l’attendait. Après deux ans à St Jean Baptiste, il lui fallait quitter la maison, afin que son cheminement n’influençât pas les autres filles en discernement.

Avant qu’elle ne parte, P. Edouard tint à ce qu’elle fasse une retraite à partir des textes de la semaine Sainte. Au cours de sa méditation sur l’évangile dans lequel le Seigneur envoie ses disciples préparer la pâque, elle eut la consolation en même temps que la certitude que le Seigneur avait déjà tout préparé pour elle et que la communauté dans laquelle le Seigneur la voulait existait déjà, une communauté dont le charisme comprenait toutes les dimensions de conversion et toutes les dimensions de la culture. A la fin de cette retraite, P. Edouard comprit que le Seigneur révélait, de manière insoupçonnée, quelque chose du mystère de son projet providentiel. C’est à ce moment qu’il remit à Catherine la plaquette de Notre Dame de l’Inculturation. En lisant le charisme et la spiritualité qui y étaient présentés, elle entendit une voix intérieure lui murmurer qu’elle avait enfin trouvé ce qu’elle cherchait. Catherine demanda à rencontrer les sœurs de cette congrégation, répondant aux désirs de son cœur, ne comprenant pas pourquoi P. Edouard ne les lui avait pas fait connaître plus tôt. Il la conduisit ainsi, non pas dans une communauté religieuse, mais à la rencontre du p. Barthélémy Adoukonou. A la fin de la récollection qu’elle vécut avec lui, face à son insistance pour rencontrer « les sœurs de la plaquette », p. Edouard lui révéla que cette communauté n’existait pas : la plaquette était celle des pères. Ce fut un choc : Catherine avait pourtant reçu la conviction profonde que le Seigneur l’avait précédée… P. Edouard lui demanda alors de continuer à prier dans la confiance que, si telle était véritablement la volonté de Dieu, il lui donnerait un signe ainsi que des sœurs pour vivre de ce charisme avec elle. En attendant, Catherine continua à vivre, seule, selon le mode de vie à laquelle elle se sentait appelée, c’est-à-dire une vie de prière pétrie de la Parole de Dieu, tout en exerçant une profession au cœur du monde.

Quelques temps plus tard, alors qu’elle était occupée par des tâches ménagères, elle rencontra une jeune fille, Mireille, qui s’étant perdue, lui demanda son chemin pour se rendre à une retraite pour les aspirantes. Catherine trouva quelqu’un pour conduire Mireille et se remit à sa tâche. A la fin de la session, Mireille vint la remercier et s’intéressa à ce que Catherine vivait. Après lui avoir partagé la simplicité de son quotidien, Mireille lui demanda à cheminer avec elle. Tel était le signe du Seigneur et en même temps la première sœur qu’Il donna à Catherine. Elles se retrouvaient ainsi de manière hebdomadaire pour des partages autour de la Parole de Dieu. Peu de temps après, Mireille fit part de ce qu’elle vivait à une de ses amies, Anastasie. Celle-ci vint à son tour les rejoindre pour cheminer avec elle.

L’expérience communautaire a ainsi réellement débuté en septembre 2004, six aspirantes ayant rejoint Catherine qui avait déjà commencé à vivre de cet appel depuis quatre ans. Les débuts de NDI ont été vécus à l’image des premières communautés chrétiennes où tout était mis en commun, en comptant sur la Providence divine pour subvenir aux besoins de la communauté naissante. Elles étaient matériellement soutenues par leurs parents et les amis de St Jean Baptiste. Les premières années ont été marquées par des déménagements successifs, la communauté n’ayant pas de maison qui lui appartenait et donc pas d’endroit fixe pour poser sa tête, comme le Fils de l’homme.

L’esprit de partage, de fraternité, d’ouverture et de simplicité ont été immédiatement au cœur de l’expérience commune des premières Filles NDI avec, dès le commencement, un soin tout particulier accordé aux temps de pardon communautaire.

Le 1er mai 2005, a eu lieu la célébration de la consécration de la première Fille NDI, en la personne de Catherine, à la chapelle des Religieuses de l’Assomption à Abomey. Au fil du temps, l’expérience s’est concrétisée. Œuvrer à la sanctification de la culture, de toutes les cultures, par un effort constant de conversion personnelle radicale et renouvelée au cœur du monde : telle est le cœur de la mission reçue du Seigneur par les Filles NDI. En vue de cette mission spécifique, le mode de présence au monde des Instituts séculiers – dans un souci de sanctification de tout l’ordre temporel – a semblé davantage correspondre au charisme porté par la communauté naissante. Depuis près d’une vingtaine d’années, les Filles NDI, par leurs vies toutes données au Seigneur, vivent cette radicalité évangélique dans la sécularité de leur quotidien en vue de l’évangélisation de toute culture. Aujourd’hui, l’Institut compte une trentaine de membres de plusieurs nationalités d’Afrique et d’Europe, engagées sur ce chemin d’une vie donnée pour l’inculturation de la foi dans le monde.